Voilà une double paire de claques dont Trader.com se serait bien
passé. Deux notes confidentielles distinctes, l'une émanant du très sérieux cabinet Detroyat et Associés, l'autre de la société de Bourse ING Barings, tirent à boulets rouges sur ce spécialiste sulfureux des petites annonces sur l'Internet, qui vient de faire une entrée plutôt ratée au premier marché de la Bourse de Paris: le 31 mars, jour de son introduction, l'action Trader.com s'effondrait de 23%, prise dans la tourmente des valeurs Internet. Les appréciations de nos deux spécialistes ne risquent pas d'arranger les choses. Elles ne feront sûrement pas rire Ernest-Antoine Seillière, patron des patrons, qui est aussi celui de la CGIP: ce holding de la famille de Wendel détient 30% de Trader.com depuis1998.
«Scandale». Chez Detroyat, un analyste plutôt teigneux n'y va pas par quatre chemins: il cogne, comme rarement dans ce petit monde feutré. «L'opération est un scandale tant dans la forme que dans le fond», note l'auteur. Qui relève et additionne froidement de douloureuses vérités: «Le passé capitalistique confus et tumultueux du groupe», «la multitude de risques attachés au groupe, dont sa forte présence en Russie», et surtout «la mise à disposition du public de 15,96% du capital avec seulement 2,26% des droits de vote». «Cette histoire de droits de vote, c'est effectivement se moquer du monde et prendre les petits actionnaires pour des gogos», confirme l'analyste financier d'une autre société de Bourse.
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