Les pilotes d'Air France viennent d'emporter une grande victoire sur
le reste du monde. Ils pourront continuer à parler la langue de Molière avec les contrôleurs aériens de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Hier, la direction d'Air France a baissé la garde et annuler l'obligation pour ses pilotes d'utiliser l'anglais comme moyen de communication pendant les échanges radio.
La compagnie aérienne avait essayé d'imposer cette uniformité linguistique le 23 mars dernier, justifiant la mesure par la nécessité d'améliorer la sécurité: «Il est temps de mettre Roissy au même niveau que les autres grandes plates-formes aériennes internationales, où toutes les communications de contrôle se font en anglais», déclarait alors Bertrand de Courville, responsable sécurité d'Air France. En retirant hier cette mise aux normes, la direction cède aux critiques syndicales.
Sécurité. Une sortie qui risque de donner à la presse anglo-saxonne encore une bonne raison de ricaner: le 23 mars, le Wall Street Journal se moquait ouvertement des pilotes «franchouillards», «qui refusent de s'aligner sur les normes internationales». Expliquant qu'il n'y avait rien d'étonnant de la part d'un pays: «où des régiments de bureaucrates essayent toujours de défendre la pureté du français, la plupart du temps contre l'anglais». Le quotidien mettait aussi largement en avant les difficultés des pilotes étrangers arrivant à Roissy, surpris, lors des phases d'atterrissage, d'avoir leurs communications coupées par des c