Anvers, envoyé spécial.
Certains endroits ont la faculté de bouleverser un être humain, de lui chambouler les tripes. Le laboratoire-cuisine de Quick-Burger, en plat pays flamand, dans les étages d'un immeuble anversois de brique et de mortier, est de ceux-là: c'est ici que se préparent les repas d'aujourd'hui. Et de demain. C'est ici que se dévoilent parfois l'endroit est bien gardé les réalités de cette «nourriture rapide», belge, qui entend faire des misères au champion du monde du hamburger, américain. Même si, à chaque niveau, c'est avec la plus grande discrétion qu'on évoque l'adversaire: «Je ne peux même pas prononcer le mot, sinon, je paye le champagne», avoue Thierry de Hasque, R & D project manager (responsable de la recherche et développement), chargé de la création de produits. Sa blouse est blanche et son travail consiste à concevoir, ébaucher, créer cette nourriture censée apporter un peu de bonheur à l'homme, la femme et l'enfant. Toutes clientèles également visées.
Les armes du goût. Fin de matinée au laboratoire en compagnie de Thierry de Hasque. Aluminium, machines à frire et à cuire, objets au look décadent mais qui ne le sont pas. Le «gun», par exemple, que l'ingénieur maison tient bien en main: une grosse douille seringuée au profil de revolver remplie d'une préparation savante «les sauciers sont des magiciens», affirme l'historiographie culinaire. «Le matin, je prends mon gun et je fais dix shots sur une feuille.» Tchouf, tchouf, tchouf. Pour vérifi