Suez-Lyonnaise n'aura pas la «rente du Rhône». Du moins, pas tout de
suite. Le gouvernement a interrompu mercredi les discussions entre Electrabel, filiale de production d'électricité du groupe de Gérard Mestrallet, et la Compagnie nationale du Rhône (CNR), qui est actuellement dans le giron d'EDF. Un virage à 180 degrés en urgence. Les ministres de tutelle, Jean-Claude Gayssot (Equipement et Transports) et Christian Pierret (Industrie), avaient en effet quelques jours plus tôt autorisé le président de la CNR, qui gère les 18 centrales hydroélectriques entre la frontière suisse et la Camargue, à négocier avec Electrabel, le concurrent le plus sérieux d'EDF en France. Objectif: trouver un accord pour qu'Electrabel commercialise l'électricité produite par la CNR (23% de l'électricité hydraulique française, soit 16 millions de kilowattheures). Après huit jours de grève, Jean-Pierre Ronteix, le président de la CNR, est sommé de rompre les discussions et «d'examiner toutes les possibilités» dans un dossier «ouvert». Huit jours de blocage du fleuve par les agents en arrêt de travail et la bronca des élus locaux auront eu raison des velléités gouvernementales. Les avantages Electrabel. Mais au fait, pourquoi jeter la CNR dans les bras d'Electrabel? Tout simplement pour créer un concurrent à EDF sur le marché national, conformément à la directive européenne de 1993. Compte tenu du suréquipement en centrales, pas un opérateur privé ne compte en construire une dans l'Hexagone. Les cen