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Libération

Alstom à l'épreuve de la manif européenne. Les salariés d'ABB-Alstom Power défilent à Bruxelles contre les suppressions d'emploi.

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publié le 10 avril 2000 à 0h11

Cet après-midi, les salariés européens d'ABB-Alstom Power ont décidé

de se retrouver à Bruxelles pour protester contre le plan social qui prévoit la suppression de 10 000 postes, donc 1 500 en France. Et même s'ils ne sont que 1 500 à défiler dans les rues de la capitale belge, le simple fait d'avoir pu se réunir aura déjà été une belle victoire. Une victoire sur la tentation de repli national qui reprend le pas sur la solidarité internationale en temps de crise. Mais aussi sur les différentes traditions locales de l'action syndicale. «Les Français descendent dans la rue, explique-t-on à la Fédération européenne de la métallurgie (FEM). Les Scandinaves ne savent pas ce que ça veut dire.» La FEM ­ qui regroupe la CGT, la CFDT, FO et la CFTC au niveau européen ­, a donc dû tout mettre en oeuvre pour organiser la journée d'action de cet après-midi. Pas de problème pour les mots d'ordre, qui fonctionnent dans tous les pays où ABB-Alstom doit supprimer des emplois. Comment Espagnols, Belges ou Allemands pourraient-ils ne pas revendiquer «le maintien des sites et des emplois», ou «une politique énergétique européenne créatrice d'emplois»? Sauf que tout le monde n'a pas la même façon de mettre en scène ces revendications. Les Français manifestent. Les Norvégiens préfèrent débrayer pendant une heure, comme les Allemands. Dans certains pays, on se contente de distribuer des tracts à la sortie des usines.

Problème d'impact. Sans compter qu'une manifestation à Bruxelles ressemble vite