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Libération

Jeu de dupes sur la fiscalité de l'épargne. Londres bloque l'harmonisation et charge le Luxembourg.

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publié le 10 avril 2000 à 0h11

Responsable du blocage du dossier de l'harmonisation de la fiscalité

de l'épargne au sein de l'Union européenne, le gouvernement de Tony Blair a réussi à refiler le «mistigri», selon le mot de Laurent Fabius, ministre français de l'Economie et des Finances, à des Luxembourgeois hébétés. Réunis à Lisbonne pour un Conseil informel (lire en page 15), les ministres de l'Economie et des Finances ont assisté, mi-médusés, mi-admiratifs, à la manoeuvre.

Rappel des faits: véritable serpent de mer de l'Union européenne, le dossier de la fiscalité de l'épargne semblait bien près d'aboutir lorsque, à la fin de l'année dernière, Londres a décidé de le bloquer afin d'éviter une fuite des capitaux au détriment de la City, principale place financière en Europe. Gordon Brown, le chancelier de l'Echiquier, estimait que le double système proposé en 1997 par la Commission (les Etats peuvent choisir soit une retenue à la source de 20% sur les revenus de l'épargne, soit un échange d'informations entre autorités fiscales sur les détenteurs de capitaux) ne pouvait qu'effrayer les investisseurs qui, jusqu'à présent, échappent à toute taxation dans l'ensemble de l'Union à condition qu'ils soient «non résidents».

Vilain petit canard. Evidemment, le sémillant Tony Blair est apparu comme le vilain petit canard de la classe européenne, d'autant que ce dossier est politiquement lié à celui du démantèlement de la concurrence fiscale visant à attirer sur son sol des entreprises étrangères, qui, lui, est fin pr