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Libération

Les informaticiens forcent les frontières. Le besoin de main-d'oeuvre ébranle les politiques d'immigration en Europe.

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publié le 10 avril 2000 à 0h11

La pénurie d'informaticiens frappe tous les pays riches. Elle vient

de prendre un tour plus polémique en Allemagne. Gerhard Schröder a réaffirmé samedi sa volonté d'accorder 20 000 visas à des informaticiens étrangers. Une décision qui réveille les vieux démons. Le leader régional de la CDU en Rhénanie du Nord-Westphalie, Juergen Ruettgers, a aussitôt fait campagne, sur fond d'élections régionales, sur le thème «Kinder statt Inder» (des enfants plutôt que des Indiens, ndlr), faisant allusion aux informaticiens indiens qui pourraient bénéficier de ces visas exceptionnels. Les arguments de la CDU, selon les sondages, ne convainquent pas les Allemands.

Comme les Etats-Unis, qui ont assoupli les règles d'attribution des cartes vertes aux informaticiens étrangers, les pays d'Europe sont lancés dans une course contre la montre. Des programmes de formation sont mis en place dans tous les Etats. En attendant, la nouvelle économie manque d'ingénieurs. Pris entre la nécessité de faire appel à une main-d'oeuvre étrangère et les craintes d'ouvrir un débat explosif, les gouvernements tâtonnent.

Partout, le patronat pousse à une ouverture des frontières. En Suède, il réclame une révision de la politique d'immigration, assez restrictive. Le pays compte environ 1 million d'immigrés pour 9 millions d'habitants. Même débat au Danemark, où les frontières sont fermées depuis 1973. Mais là, le gouvernement de coalition (sociaux-démocrates et radicaux) est fermement opposé à l'idée. Il préconise l'