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Libération
Portrait

Nina Brink l'orgueilleuse n'a plus la cote aux Pays-Bas. La Bourse enquête sur la patronne de World OnLine.

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publié le 11 avril 2000 à 0h09

Amsterdam, de notre correspondante.

Elle n'a pas sa langue dans sa poche. Et quand elle ouvre la bouche, c'est pour impressionner, séduire et marquer des points. Nina Brink, fondatrice et patronne du fournisseur d'accès à l'Internet, World OnLine (WOL) est résolument prétentieuse. Son ego démesuré a trouvé à s'épanouir, le 17 mars dernier, dans l'introduction en Bourse de sa société. La plus grande de l'histoire de l'institut financier d'Amsterdam. Ce sera aussi l'un de ses plus grands fiascos. Pour soutenir le cours qui dégouline sous son niveau d'introduction, la banque ABN-Amro a dû intervenir et ses dirigeants admettaient hier officiellement y avoir laissé quelques billes. Nina Brink est l'accusée numéro un. La Bourse d'Amsterdam a engagé une enquête contre elle. Les banques souhaitent sa démission. La «dame de fer» est devenue, en quelques jours, la bête noire de l'opinion néerlandaise. Retour sur une success-story qui tourne au desastre-story.

Atouts inédits. Elle clame qu'elle «n'a jamais peur», se vante des 150 e-mails qui lui parviennent chaque jour, se dit créative et cultivée. Elle se laisse photographier les pieds croisés en l'air, posés sur le bord d'une fenêtre, un sourire dominateur aux lèvres. Elle aime à raconter qu'elle a rencontré trois fois Nelson Mandela «dont une fois pendant huit heures d'affilée», ou Al Gore «qui n'a parlé qu'avec elle». A 46 ans, dans une société néerlandaise où la féminité est taboue, cette blonde platinée, toujours en tailleur, aus