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Libération

A Albi, les 35 heures vident les cliniques privées. Le personnel des filiales du groupe Fabre fait grève.

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publié le 12 avril 2000 à 0h08

Albi (Tarn), envoyé spécial.

Depuis le 5 avril, les deux principales cliniques privées albigeoises, propriété du groupe Fabre, sont le cadre d'un spectacle peu commun. Pour cause de grève, la première, la clinique Escudié, a été vidée de ses malades. Dans la seconde, la clinique de l'Espérance, le service minimal est toujours assuré, mais le personnel soignant campe sur les marches en arborant ses fiches de paye.

Aide-soignante à la clinique Escudié, Salvatrice Nadjar, touche, à 56 ans, 6 100 francs par mois. «Je n'ai pas honte de mon salaire, vous pouvez l'écrire.» «J'ai 56 ans moi aussi, l'interrompt en riant une infirmière. Et je gagne à peine 2 700 francs de plus qu'elle.» Au sixième jour de grève, les deux blouses blanches croquent des sandwichs fournis par la CGT.

Heures sup. Le personnel soignant n'accepte plus de travailler 204 heures par mois. Du coup, les trente patients de la clinique ont dû trouver un lit ailleurs. «Nous avions déposé un préavis de grève le samedi 1er avril pour le mercredi 5, explique le secrétaire fédéral de la CGT, Roger-Pierre Lemouzy. Quand les filles se sont aperçues que la direction continuait malgré tout à enregistrer des entrées de malades, elles ont décidé de ne même plus assurer de service minimal.» Sans aucun état d'âme. «les filles comme moi, explique Olga, qui avaient assuré un tel service pendant la grève de 1991, n'ont même pas été payées.» Il y a 156 salariés à Escudié et 168 à l'Espérance. «ça fait à peu près 300 zozos, reprend-ell