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Libération

En France, l'idée rallie les politiques. La taxe se fait consensuelle. Reste sa concrétisation.

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publié le 12 avril 2000 à 0h08

La taxe Tobin est un sparadrap: une idée aussi récurrente que

collante pour les politiques et qui fait son chemin. Elle a toujours tenu lieu, à la gauche de la gauche (Verts, PCF, gauche socialiste au sein du PS ou MDC), de quasi viatique. A droite, quelques-uns se rangent derrière l'idée qu'elle puisse un jour servir. «J'ai toujours été pour une telle taxation, confie ainsi François Bayrou, et toujours été très seul à droite sur cette position.» Solitude qui n'est plus d'actualité: Seguin ou Balladur s'y sont récemment déclarés favorables. Même le FN adhère pour une fois à cet étendard antilibéral. «C'est un moyen de lutter contre la déstabilisation des économies nationales par des capitaux nomades», explique l'eurodéputé FN Jean-Claude Martinez. A droite, les esprits ont peu à peu évolué. Le président de l'UDF, Bayrou, y voit un symbole fort «du retour en force de la politique», et ajoute: «La finance ne peut rester l'une des seules activités qui ne donnerait pas lieu à contribution.» Il a d'ailleurs compté, le 20 janvier, parmi l'un des quatre eurodéputés du PPE ­ la droite siégeant à Strasbourg ­ sur 250 en faveur d'une résolution qui demandait à la Commission d'étudier la faisabilité de la taxe. Une résolution passée à la trappe suite à l'abstention, très controversée, de la LCR, et du vote contre de Lutte ouvrière (Libération du 21 janvier). Seule à gauche, Arlette Laguiller estime que la proposition se contente «de limer les dents du capitalisme» quand LO veut «lui pr