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Libération

Faux départ pour SQLI. Cette société parisienne a reporté mardi son introduction annoncée à grands frais. Récit d'une journée douloureuse.

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publié le 13 avril 2000 à 0h06

Tout était fin prêt pour le grand jour. Quatre mois de réunions

internes, de rendez-vous avec des analystes financiers à Paris, Londres, Zurich, Francfort, de négociations avec des banquiers d'affaires, d'espoirs et de rêves de croissance. Et patatras! L'extrême instabilité du nouveau marché de la Bourse de Paris, cette pépinière de start-up aujourd'hui prise de vertige, a eu raison in extremis, mardi soir vers 20 heures, des appétits de SQLI, un spécialiste de la création de sites web.

«Nous avons décidé de reporter notre introduction jusqu'à ce que la situation se stabilise. C'est la sagesse. La volatilité du marché était trop dangereuse pour que nous courrions le risque d'y entrer comme prévu mercredi matin», commente, apparemment serein, Jean Rouveyrol, PDG de SQLI. Tant pis pour les 45 millions d'euros qu'il comptait lever à l'occasion de cette opération. Ce ne serait, aux dires du patron de ce groupe, que partie remise. Il n'est pourtant pas prêt d'oublier sa «folle journée» du 11 avril, quand tout était peut-être encore possible. Flash-back.

16 heures. La pression monte mardi, dans l'après-midi, chez SQLI, 55, rue Saint-Roch à Paris, pendant que l'avion, qui ramène Rouveyrol d'une réunion de dernière minute avec des financiers zurichois, entame sa descente sur la capitale. Au siège, les regards sont rivés sur les écrans d'ordinateurs qui égrènent les indices et les cours de la Bourse planétaire. Grimace et déception. Le Nasdaq, grand frère américain du nouveau marché qu