L'«éthique» est très tendance. L'entreprise responsable très en
vogue. Le créneau du souci social et environnemental très stratégique. Esbroufe ou réalité? Aujourd'hui, l'Unesco s'offre une rencontre sur ce thème, et parle de «new deal, nouvel enjeu». Le 18 avril, la Fondation de France se pliera au sujet encore à l'état de friche.
Au salarié, on offre un bout de lune (Casino), une journée de vente (Ikéa). Au client, on vend du café «propre» (Max Havelaar), du tee-shirt non cousu petites mains (Levi's). Et on sensibilise le citoyen du monde aux enfants des rues (3 Suisses) ou à l'expérimentation animale (The Body Shop). Pourtant, seules 38 entreprises dans le monde sont certifiées SA 8000 (norme récente qui atteste de l'excellence sociale). En France, le virage reste à négocier. Le Cime (Comité d'information et de mobilisation pour l'emploi) a réalisé une enquête auprès de 200 chefs de grandes entreprises. 46% disent mener des actions socialement «engagées». Sur les 54% qui ne font rien, 91% ne souhaitent pas évoluer. Mais beaucoup se disent conscients des enjeux (image, marché ou gestion interne). Après les codes de conduite, voilà venu le temps des déontologues" Premier volet d'une enquête sur l'«entreprise responsable».
Déontologues en entreprise? «Ethiciens», pour quoi faire? Responsables de développement durable, quèsaco? Ils sont ex-directeurs de ressources humaines, avocats, magistrats" Ils parlent d'un nouveau métier, sans pouvoir clairement le définir, mais qui est ju