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Libération
Interview

Geneviève Ferone cote les entreprises en fonction de leurs «valeurs sociales». «Les nouveaux investissements responsables envoient un signal au marché».

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publié le 14 avril 2000 à 0h04

Geneviève Ferone est directrice d'Arese (Analyse et recherches

sociales sur les entreprises), qui affecte aux entreprises une note «sociale» destinée aux investisseurs.

L'origine de la vague éthique.

«L'investissement dans des entreprises qui répondent à des critères autres que la rentabilité est né aux Etats-Unis dans les années 20. Les congrégations religieuses faisaient de l'investissement éthique pour promouvoir leurs valeurs et exclure tabac, alcool, pornographie, jeux et armement. Le phénomène s'est laïcisé dans les années 60 et s'est lié aux droits de l'homme. Les firmes qui faisaient du business en Irlande du Nord ou en Afrique du Sud étaient exclues. Jusqu'au début des années 80, la contestation antientreprise a battu son plein. Depuis, on distingue celles qui assurent leurs responsabilités vis-à-vis des collaborateurs, des clients, de l'environnement" L'Europe suit, avec les fonds de développement durable, socialement responsables et privilégiant le long terme.»

Les fonds de développement.

«Ils piègent les contradictions du discours libéral. Les entreprises traditionnelles ­ métallurgie ou textile ­ doivent adhérer au discours «responsable». Question d'image, mais aussi de quête d'un second souffle. Les firmes à la traîne ont un actionnariat familial et ne communiquent qu'avec elles-mêmes (Michelin, Hermès, Peugeot"). D'autres sont plus en pointe (StMicroelectronics, Accord, Synthélabo"). On les évalue en intégrant des ratios ­ turn-over, licenciements, formation, synd