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Libération

Vol à quatre dans le ciel européen. L'italien Finmeccanica s'apprête à rejoindre le géant de l'aéronautique EADS.

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publié le 14 avril 2000 à 0h05

On pose tout et on recommence. Ils étaient deux à se marier dans

l'aéronautique en octobre: le français Aérospatiale-Matra et l'allemand Dasa. Ces deux-là, qui détiennent ensemble 75,8% d'Airbus, en mouraient d'envie depuis longtemps. Attiré par la puissance de cette nouvelle entité baptisée EADS (sexy en diable!), un troisième s'est amalgamé: l'espagnol Casa, petit, mais actif. Voilà qu'un quatrième vient de succomber, l'italien Finmeccanica. Sauf coup de théâtre, celui-ci devrait annoncer aujourd'hui qu'il se joint à EADS, qui devient par la même occasion l'un des plus gros groupes d'aéronautique et de défense au monde.

Désastre anglais. Le géant européen, qui possède déjà la (très) grande majorité d'Airbus, le joyau du Vieux Continent, va obtenir, avec l'italien Finmeccanica, la maîtrise du programme d'avions de combat Eurofighter, promis à un bien plus bel avenir commercial que le Rafale.

Pour l'anglais BAE Systems, qui reste désormais seul sur le pavé européen, c'est un désastre. Le groupe britannique a bâti toute sa puissance autour des avions de combat (c'est lui le père du fameux Tornado, que les Français appellent dédaigneusement le «fer à repasser»), et l'Eurofighter était son bijou le plus précieux. Dans la mesure où il ne reste plus grand-chose à récupérer sur le marché européen, il pourrait être tenté de se tourner vers un Américain. D'où les rumeurs, le week-end dernier, d'une possible alliance avec Boeing. EADS n'ayant d'autre choix que de discuter outre-Atlantiq