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La vertu, nouvelle valeur ajoutée. L'engagement éthique devient un argument marketing comme un autre.

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publié le 15 avril 2000 à 0h03

Bienvenue dans l'ère de l'économiquement correct. Il ne se passe pas

un jour sans qu'une entreprise communique sur ses performances à visage humain, décortique sa «démarche citoyenne» ou multiplie les annonces proenvironnement. Fonds de pension éthiques, entreprises éthiques, consommation éthique, etc. Le mot est utilisé à toutes les sauces. Et les entreprises recrutent des déontologues ou éthiciens comme preuve de leur bonne foi «éthique». Aujourd'hui, aux Etats-Unis, 2 dollars sur 10 sont investis dans des fonds socialement responsables: ils ont augmenté de 82% entre 1997 et 1999. Les fonds de pension «éthiques», qui investissent en Bourse en fonction de critères moraux ou sociaux, représentent 10% du total des actifs boursiers américains. Et le taux de croissance de ce type d'investissement dépasse le reste du marché boursier. 95% des dirigeants considéreraient d'ailleurs ce sujet comme «important».

Fin 1999, le Dow Jones a même lancé un «indice boursier responsable». Un peu partout, comme en France (Libération de vendredi), fleurissent les organismes qui «cotent» les entreprises en fonction de leurs valeurs sociales. Une mode comme une autre? Ou un mouvement plus profond?

Affaires. En cette matière aussi, ce sont les Etats-Unis qui ont donné le la. Les quelques grandes affaires qui y ont défrayé la chronique ont stimulé l'ardeur responsable des dirigeants d'entreprise. L'Internet, qui fournit désormais aux campagnes de dénonciation en tous genres une caisse de résonance mon