Les vertus retrouvées de la croissance mondiale (+ 4,2%) n'ont pas
désarmé les anti-mondialisation. Le FMI et la Banque mondiale espéraient vanter, ce week-end, les bienfaits de la globalisation. Mais les contestataires, de plus en plus structurés (lire ci-contre), veulent profiter de cette réunion pour prolonger l'«effet Seattle». Ils dénoncent le «cynisme» des pays riches, la «toute-puissance des multinationales», le fossé grandissant entre Nord et Sud. «La mondialisation est le seul moyen de permettre aux populations d'avoir un meilleur niveau de vie», s'est défendu Stanley Fischer, directeur par intérim du FMI. 10 000 à 30 000 manifestants sont attendus dimanche. Face à 2 000 policiers.
New York, de notre correspondant.
Nicky dit simplement qu'elle veut «un monde meilleur». Elle est très fière du petit cochon en forme de tirelire qui orne les caleçons qu'elle vend 10 dollars pièce. Sur le coton, un message inscrit en rouge: «Spank the bank» («une bonne fessée à la banque»). Tout à côté, sur la table, la littérature sur les «droits des animaux» côtoie les dépliants en faveur des droits de l'homme. Les tracts appellent à la libération de Mumia Abu Jamal, l'ancien membre des Panthères noires, et à la fin des brutalités policières. Tout ou presque a un prix, même modeste. Le droit d'entrée au Charas, ce centre communautaire du Lower East Side de Manhattan, est fixé à 5 dollars. «Le but, c'est évidemment de récolter le plus d'argent et de réquisitionner les bus pour que les gens