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Analyse

Kraquez avec le sourire! Les économistes sont soulagés par la normalisation de la nouvelle économie.

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publié le 18 avril 2000 à 0h00

Vive le krach! Depuis que les marchés «tech», comme le Nasdaq

américain ou le Nouveau marché parisien, dégringolent, les analystes de toutes obédiences semblent presque soulagés. Jamais une telle secousse n'aura été accueillie plus joyeusement, comme un petit orage après une éprouvante journée de canicule. Ces histoires autour de la «nouvelle économie» n'avaient que trop duré. Merveilleuses start-up, mirifiques profits potentiels, géniales stock-options, formidables «nouvelles règles du jeu»" Tout cela ne méritait-il pas une «sévère correction», pour reprendre le vocabulaire imagé des boursiers: une bonne fessée pour enfants gâtés.

«Purge». Ceux qui se réjouissent aujourd'hui ne sont pas tous des détenteurs de livret A ravis de n'avoir pas cédé aux sirènes de la Bourse. Les professionnels des marchés, la presse financière anglo-saxonne, les industriels, tous se félicitent. «La purge devrait amener les investisseurs à être plus sélectifs et plus sérieux, estime un grand patron, on était arrivé à une situation où une start-up qui n'affichait pas de prévisions de pertes pendant cinq ans était considérée comme pusillanime!» Les autorités de contrôle des marchés, elles aussi, se frottent les mains: «Je pense qu'il y a des aspects positifs dans le fait que nous voyions certaines valeurs, en particulier dans le secteur des hautes technologies, revenir à des niveaux plus raisonnables», a ainsi déclaré hier à la BBC-Radio Howard Davies, le président de l'Autorité britannique des servic