Menu
Libération

La Banque, le sida"" et les crédits.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 avril 2000 à 0h02

Le sida est «un vrai défi pour la Banque mondiale». Le mot est de

James Wolfensohn, le président de l'institution qui présentait, en marge d'une réunion chahutée, les travaux du Comité de développement, instance commune au FMI et à la Banque. Brocardée pour son inefficacité, la Banque se recentre sur son credo: la pauvreté. Hier, elle a donc rappelé ­ avec pas mal de longueurs de retard sur l'OMC ­, que la pandémie sapait l'essor des économies du Sud. Sur les 34 millions de personnes infectées, 95% vivent dans les pays en développement, et 23 millions en Afrique, rappelle la Banque. Avant de s'alarmer: «Parce qu'il affaiblit et tue des adultes en pleine force de l'âge, des travailleurs et des parents, le sida érode la productivité, décime la force de travail, réduit les qualifications, épuise l'épargne et change la structure des foyers.» Ainsi, au Botswana et au Zimbabwe, l'espérance de vie va chuter de dix-sept ans. En Afrique du Sud, 19% des travailleurs qualifiés seront porteurs de l'épidémie en 2015. A Madras, en Inde, l'absentéisme va doubler dans les deux ans. En Côte-d'Ivoire, au Kenya, en Zambie et au Zimbabwe, les malades occupent entre 50% et 80% des lits d'hôpitaux urbains. Dans les pays où le virus touche plus de 8% des adultes, comme c'est le cas dans 21 nations d'Afrique, la croissance annuelle par tête d'habitant est amputée de 0,4%. «La lutte contre le sida a bien un lien direct avec la lutte contre la pauvreté», découvre la Banque mondiale. Qui, en guise de