On attendait le krach, il n'est pas venu. Après la séance
catastrophique de Wall Street, vendredi, due aux craintes inflationnistes, les investisseurs étaient très inquiets. Hier, les premières cotations ont semblé leur donner raison: toutes les Bourses, asiatiques d'abord, européennes ensuite, sont parties en baisse à l'ouverture. Mais le marché américain est reparti à la hausse. Et les places européennes, qui n'avaient pas encore fermé, en ont profité. Récit d'une folle journée sur la planète Bourse.
Le Japon est le premier à réagir à l'effondrement du marché new-yorkais. D'habitude peu sensible au comportement de ses voisins, la Bourse de Tokyo s'écroule en quelques minutes, pour finir à - 7%. Et provoque la panique dans les milieux politiques, qui ont en souvenir l'éclatement de la bulle spéculative de 1992. Les trois principaux partis de la majorité demandent au gouvernement d'injecter 1 000 milliards de yens sur le marché pour sauver la Bourse. Les autres places asiatiques suivent le mouvement. Hong-kong finit en recul de 8%, tandis que Séoul est obligé de fermer vingt minutes à cause du vent de panique. C'est ensuite au tour de Moscou de s'effondrer (- 7,8% à la clôture), puis d'Athènes (- 9% en quelques minutes).
Paris se réveille en apprenant les mauvais résultats des Bourses asiatiques. Le CAC 40 perd 5% dès l'ouverture, tandis que l'indice du Nouveau marché (les valeurs de croissance) va toucher les - 11%. Plus d'une vingtaine de titres sont réservés à la baisse, do