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Libération

Les 500 ans du Brésil. Carrefour a conquis le nouveau monde. Le groupe est l'un des premiers employeurs brésiliens.

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publié le 19 avril 2000 à 0h00

São Paulo, envoyé spécial.

D'une seule main collée à son oreille, une jeune femme tient son téléphone portable et sa liste de courses. De l'autre, elle remplit et pousse son chariot. Une employée sillonne le magasin en patins à roulettes. Les acheteurs, la largeur des allées, la hauteur des linéaires, la musique d'ambiance" Tout, au premier abord, rappelle n'importe quel hypermarché de banlieue. Il faut un peu de patience et d'attention pour déceler les signes distinctifs de l'immense Carrefour (prononcé Cahéfour) du centre commercial Shopping Butantã de São Paulo. Se rendre compte que le choix de tongs (plates ou à talon) est particulièrement riche. Passer devant une petite maison de bois recouverte de bacalhaus, de la morue séchée. Et se baisser pour découvrir au bas des rayonnages les produits «1° preço» (premier prix): la brosse à dents Beldent à 2 F, la confiture de fraise Olé (6 F), le ketchup Catchup (4 F) ou encore la bouteille de whisky Davy's (28 F), qui fait la fierté de Jean Duboc.

70 hypermarchés. Non loin de là, dans un bâtiment en verre, cet homme d'une cinquantaine d'années dirige, depuis octobre 1997, la filiale brésilienne du groupe de distribution français, devenu par le miracle d'acquisitions successives le premier employeur privé du pays, si l'on exclut le secteur bancaire. L'implantation de Carrefour au Brésil remonte à 1975. L'entreprise y a importé le «concept d'hypermarché à la française», raconte Jean Duboc. Aujourd'hui, Carrefour détient environ 13%