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Libération

Pour H&M le Web peut attendre. La stratégie du groupe suédois en question après le départ de son PDG.

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publié le 19 avril 2000 à 23h59

Stockholm, correspondance.

«Les 35% de chute du titre Hennes & Mauritz depuis fin mars? Un simple accident. Ils vont vite reprendre les choses en main.» Stratégiste chez Hagströmer & Qviberg à Stockholm, Johan Voss-Schrader ne semble pas s'inquiéter de l'avenir du géant suédois de l'habillement, qui présente un tassement du bénéfice au premier trimestre 2000. S'il faudra sans doute plus d'un trimestre à H&M pour se refaire, il en faudrait encore plus pour ébranler ce mastodonte qui, en l'espace d'une génération, s'est imposé comme l'une des plus belles réussites mondiales dans le secteur très concurrentiel de la mode. Un seul chiffre: durant la décennie 90, la valeur H&M a gagné 13 210%, soit 63% par an! L'«accident» de fin mars tenait à deux phénomènes: un appel de phare destiné au marché annonçant une baisse de bénéfice au premier trimestre 2000, et la démission surprise du jeune PDG branché d'H&M, qui occupait cette fonction depuis moins de deux ans et a décidé de rejoindre l'une des valeurs phares de la nouvelle économie, le portail Spray. Avec son look qualifié de «sexy», tête rase, barbichette savamment taillée en U et bouille ronde, Fabian Månsson, 35 ans, s'était même assuré la une du magazine américain Fortune.

«Effet Fabian». A l'heure où l'image d'un patron est primordiale, concurrence des start-up oblige, les analystes estiment que «l'effet Fabian» avait, à lui seul, fait gagner 20% au titre H&M. La chute n'en fut que plus dure. En dépit de paroles rassurantes selo