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Libération

L'avertissement aux monopoles publics

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Un rapport du Plan mesure le chemin à faire vers la concurrence.
publié le 20 avril 2000 à 23h58
(mis à jour le 20 avril 2000 à 23h58)

Pour ceux qui auraient cru qu'avec l'appui de l'Etat l'ouverture (limitée) des services publics à la concurrence se ferait sans mal et sans effort, le réveil risque d'être douloureux. C'est l'avertissement que lance un rapport (1) remis ce matin au commissaire général au Plan, Jean-Michel Charpin, par Jean Bergougnoux (malheureux président de la SNCF, lors de la grande grève de 1995) et son équipe. Le tableau dressé quant aux risques et aux enjeux du service public est quasi vertigineux. Non seulement la libéralisation n'en est qu'à ses débuts, mais les instruments de régulation nécessaires manquent, alors que l'Etat a perdu toute crédibilité à gérer à la fois des entreprises géantes et à permettre à des concurrents de vivre à leur côté. L'équilibre entre le «service public à la française», les entreprises publiques en situation de monopole et le droit à la concurrence exigé par l'Union européenne, que semblait avoir trouvé le gouvernement Jospin, soit avec France Télécom, soit avec EDF, n'est que transitoire. Electricité, gaz, poste et rail, revue des brèches présentes ou à venir.

SNCF: Ainsi, prédit le Plan, le monopole de la SNCF sera battu en brèche sur au moins un point: le fret. «On se dirige aujourd'hui, pour le transport international de marchandises, vers la mise en oeuvre d'un réseau transeuropéen de fret ouvert à l'ensemble des entreprises ferroviaires», dit le rapport. Conséquence: «Le nouveau cadre européen va sans doute favoriser, dans le fret