Bertrand Collomb, le PDG de Lafarge, lance l'offensive sur tous les
fronts pour emporter le cimentier britannique Blue Circle. Il reste peu de temps: son offre publique d'achat (OPA) clôture le 3 mai. Lafarge espère mettre enfin la main sur le groupe britannique qui lui résiste bec et ongles. Et devenir du même coup le numéro un mondial des matériaux de construction avec des positions solides en Asie et en Amérique du Sud, deux zones d'où il est encore absent.
Pour y parvenir, le groupe français a «ramassé» 20% du capital de Blue Circle à la Bourse de Londres, avec l'aide de la banque Dresdner Kleinwort Benson, qui a acquis pour son compte 160 millions d'actions. Ajouté aux 3% qu'il contrôlait déjà, Lafarge n'est désormais pas loin de contrôler le quart du capital de sa cible. Il n'exclut pas d'acheter à nouveau des titres.
Pour faire bonne mesure et tant pis s'il avait juré le contraire pendant deux mois , Bertrand Collomb vient de décider dans la foulée de relever son offre publique: elle passe à 450 pence par action Blue Circle, contre 420 à l'origine. Ce qui augmente sa mise de 370 millions d'euros et valorise le cimentier d'outre-Manche à 6,1 milliards d'euros, la plus grosse opération jamais menée par Lafarge. Elle sera financée à hauteur de 40% par une augmentation de capital.
Aussitôt, Rick Haythornthwaite, directeur général de Blue Circle, a de nouveau «recommandé instamment» à ses actionnaires «de rejeter cette nouvelle proposition». Renouvelant sa promesse de leur