A quelle sauce le Crédit Lyonnais va-t-il être mangé? Allemande ou
française? Alors que la banque dirigée par Jean Peyrelevade semblait promise au Crédit agricole, la Dresdner Bank annonçait hier posséder 3,6% du Lyonnais, relançant la spéculation. Et augurant une opération hostile d'outre-Rhin. A moins que la troisième banque privée allemande ne soit que le prête-nom d'un autre établissement français.
Droit de vote. Première bizarrerie dans un dossier qui est déjà complexe, l'information a été avancée de manière très discrète par la Dresdner Bank. Bernd Voss, un membre du directoire, discutait avec quelques analystes lorsqu'il leur a lancé que sa banque disposait d'atouts stratégiques en Europe. Elle posséderait une partie du capital de BNP-Paribas ce qui est de notoriété publique , mais aussi 3,6% du Lyonnais. Une participation non négligeable, sachant que le premier actionnaire, le Crédit agricole, ne détient que 10% de la banque. Plus surprenant encore, l'achat n'aurait pas été effectué récemment. La Dresdner, dont le mariage avec la Deutsche Bank vient d'avorter, affirme détenir cette part «depuis quelque temps». Du côté du Lyonnais, on indique l'avoir appris «en décembre 1999». Mais «cet investissement aurait pu être réalisé au moment de la privatisation, soit en juillet 1999, et pas forcément en nom propre».
Pourquoi la Dresdner n'a-t-elle rien dit? En gardant le silence, elle s'est sans doute privée d'une carte essentielle: le droit de vote associé à la possession d'