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Libération

Les faiblesses de l'euro sont aussi celles de l'Europe. L'indécision politique des Onze joue en défaveur de la monnaie.

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publié le 22 avril 2000 à 23h53

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Rien n'y fait. Ni les déclarations répétées sur son «potentiel d'appréciation», ni les hausses continues des taux d'intérêt décidées par la Banque centrale européenne (BCE), n'ont réussi à stopper l'érosion continue de l'euro face aux principales devises mondiales, au dollar en particulier. A Francfort, la BCE s'en désole: «Le taux de change de l'euro ne reflète pas l'amélioration en cours des perspectives économiques de la zone euro», écrit-elle dans son bulletin d'avril. De fait, alors que la croissance économique semble durablement installée et que tous les indicateurs sont au vert, il est difficile de comprendre la méfiance persistante des marchés financiers à l'égard de la monnaie européenne.

Dollar surévalué. Certes, deux facteurs jouent en faveur du dollar: l'exceptionnelle longévité de la croissance américaine et, plus trivialement, le différentiel de rémunération de l'argent entre les deux rives de l'Atlantique (3,5% contre 6% aux Etats-Unis). Mais les marchés ne peuvent ignorer que la bonne santé de l'économie américaine se paie de graves déséquilibres ­ à commencer par une balance commerciale lourdement déficitaire ­lourds de menaces pour l'avenir. Cela, pourtant, ne semble pas les préoccuper outre mesure, pas plus que les récentes turbulences boursières. Le dollar est resté solide.

Plutôt bénéfique pour l'économie européenne, puisqu'elle dope les exportations de la zone, la faiblesse de l'euro n'est pas, à terme, sans danger: