Le gouvernement, les consommateurs et les banques font de chaque
volet de ce dossier un élément de chantage. Est-il encore possible de négocier?
Un compte pour les exclus.
Bercy peut difficilement laisser pourrir encore longtemps ce dossier. Le service bancaire de base, ensemble de services gratuits ou à prix mini, est promis aux interdits de comptes bancaires depuis l'adoption, à l'été 1998, de la loi contre l'exclusion. Lorsque, à l'automne de cette année-là, le gouvernement donne le coup d'envoi à la négociation sur le «ni-ni» (ni facturation des chèques, ni rémunération des comptes), il confie très naturellement aux négociateurs (banquiers et consommateurs) le soin de définir le service de base. Il s'en mord aujourd'hui les doigts: les associations se déchirent autour de sa définition. Dans le premier clan, on trouve un groupe de sept associations, qualifiées de «légitimistes». Pour celles-ci, «il y a urgence à conclure, les RMIstes ne le comprendraient pas». Et de défendre, en espérant en descendre encore le prix, les dernières propositions des banquiers. Pour deux euros par mois (un peu moins de 160 francs par an), les RMIstes auraient droit aux prestations suivantes: un relevé mensuel d'opérations, deux virements par mois, une carte de retrait dans les seuls distributeurs de la banque. Le chéquier et sa facturation restent bien sûr à discrétion. C'est «proprement scandaleux», rétorquent dix autres associations, plus volontiers frondeuses, parmi lesquelles la CLCV (C