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Libération

L'euro chute, pas de panique. Une hausse des taux ne s'impose pas.

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publié le 26 avril 2000 à 23h40

L'euro poursuit sa glissade: il a atteint, hier, un nouveau plancher

«historique» de 0,9266 pour un dollar. Soit une baisse de quelque 22% depuis son lancement, en janvier 1999 (il valait alors 1,18 dollar). Les marchés devraient rester fébriles jusqu'à jeudi, date de la publication du chiffre de la croissance américaine au premier trimestre (l'euro souffrira si elle est plus forte que prévu) et de la réunion de la Banque centrale européenne, qui pourrait décider de réagir.

Quoique spectaculaire, la chute de l'euro n'a pour l'instant rien d'alarmant. Sa faiblesse depuis plus d'un an a permis de doper les exportations de l'Eurolande, ce qui a facilité le redémarrage de la croissance. La phobie de «l'euro faible» est une spécificité bien de chez nous. Comme l'a fait remarquer Wim Duisenberg, le président de la BCE, lorsqu'on demande à un Américain combien vaut un dollar, il répond «un dollar». De même un euro vaut avant tout un euro: «Le taux d'ouverture de l'économie [part des échanges avec l'extérieur dans le PIB] de la zone euro n'est que de 13%», rappelle François Chevallier, économiste chez Natexis Banque. L'euro est une «monnaie-continent» à l'image du dollar, ce qui rend ses fluctuations moins préoccupantes.

Mais la baisse de la monnaie européenne ne peut être sans limite. Le premier danger est un retour de l'inflation, la baisse de l'euro entraînant un renchérissement des prix des biens importés. On est encore loin d'un tel scénario: l'inflation a atteint +2,1% en mars da