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Libération

Renault-Volvo échange de bons procédés. Le français cède les poids lourds et prend 15% du suédois.

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publié le 26 avril 2000 à 23h49

«Au fait, qui a téléphoné à l'autre?» Hier Louis Schweitzer

(Renault) et Leif Johansson (Volvo) se faisaient des politesses pour annoncer le mariage de Renault Véhicule Industriel (RVI) avec le constructeur scandinave ­ qui s'est concentré sur le poids lourds depuis la vente de la branche automobile à Ford l'an dernier. Le nouvel ensemble constituera le deuxième groupe mondial, derrière Mercedes. Renault va céder à Volvo l'intégralité de ses activités dans les véhicules industriels contre 15% du capital du groupe suédois. Le constructeur français devrait sortir 3,3 milliards de francs pour acheter 5% de titres Volvo supplémentaires et devenir ainsi le premier actionnaire du suédois.

Promesses. Louis Schweitzer et Leif Johansson ont tenu à rassurer les salariés. «L'industrie du poids lourds, affirme le patron français, continuera à faire partie de la stratégie de Renault au travers de sa participation au capital de Volvo.» Le regroupement ne devrait pas entraîner de plan social. RVI, qui emploie 23 000 personnes dans le monde, restera une société de droit français, conservera son identité, sa marque et son organisation commerciale. Pour le président de Renault, RVI ne pouvait pas rester isolé à cause de «l'augmentation des coûts de recherche et de développement». Les syndicats, mécontents d'être mis devant le fait accompli, s'inquiètent: «La direction dit qu'il n'y aura pas de suppression d'emploi, avance Bernard Grand de la CGT. Mais cette promesse pourra-t-elle être tenue? On