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Libération

Total: Védrine esquive la question birmane.

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publié le 26 avril 2000 à 23h49

C'est une pure réponse de diplomate que le ministre français des

Affaires étrangères a apporté hier devant l'Assemblée nationale à la député verte Marie-Hélène Aubert, qui s'inquiétait de la présence du pétrolier TotalFina Elf en Birmanie, où la junte militaire est accusée des pires atteintes aux droits de l'homme. Le gouvernement estime que TotalFina Elf peut y maintenir ses investissements, mais il lui demande d'oeuvrer à l'amélioration du quotidien des Birmans, a indiqué en substance Hubert Védrine. «Nous sommes sensibles à ce que des entreprises occidentales puissent apporter une amélioration concrète au mode de vie des Birmans», a-t-il déclaré. «Il y a encore quelques jours, j'ai écrit au président de Total, Thierry Desmarest, en lui demandant de veiller, de faire évoluer la condition d'insertion de son entreprise dans ce pays», a précisé le ministre. En d'autres termes, on fait d'abord du business, on voit ensuite comment rendre l'opération acceptable.

La France n'a donc pas les états d'âme du gouvernement Blair qui, le 11 avril, exigeait du pétrolier Premier Oil qu'il se retire du pays. Le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères n'hésitait alors pas à qualifier la junte birmane de «régime indigne», «l'un des pires pour les droits de l'homme». Des propos qui n'avaient guère impressionné le premier investisseur britannique en Birmanie. Celui-ci avait poliment envoyé promener le Foreign Office, affirmant qu'il travaillait avec des organisations humanitaires e