Voilà une mode à la sauce financière qui ne semble faire que des
heureux. Pas si courant sur la planète «entreprise». Facilitée en France par une loi de l'automne 1998, la possibilité pour un groupe coté de racheter ses propres actions à concurrence de 10% de son capital tous les dix-huit mois s'est répandue à vitesse grand V. En réduisant le nombre de titres composant le capital, l'actif net et le bénéfice net par action augmentent mécaniquement: pratique quand l'appétit de l'actionnaire paraît sans limite. En France, selon la Commission des opérations de Bourse, les programmes de ce style ont représenté la coquette somme de 59,4 milliards de francs entre 1998 et septembre 1999. A en juger par le nombre de groupes qui ont fait voter, ou s'apprêtent à faire voter par leurs actionnaires des résolutions allant dans ce sens, cette enveloppe ne devrait pas se dégonfler dans les mois à venir: Partouche, roi des casinos, Vivendi, Unibail, Axa, l'Air liquide, Danone, mais aussi Legrand ou PSA, pour ne citer que quelques exemples.
Soutenir le cours de Bourse. Rien d'étonnant: l'année dernière, déjà, 35 groupes cotés au CAC 40, 105 sociétés du SBF 120 et 200 du SBF 250 ont succombé aux délices du rachat de leurs propres actions. Cette année, les raisons qui poussent les entreprises à faire du «repurchasing stock» comme disent les Américains n'ont pas changé: une très grande majorité d'entre elles utilisent cette faculté pour «régulariser» comprenez «soutenir» leur cours de Bour