Le syndrome André hante depuis quelques semaines le capitalisme
français. Tétanisés par le putsch d'investisseurs anglo-saxons au sein du groupe de chaussures et d'habillement, nos PDG s'indignent de voir qu'on peut prendre le pouvoir dans une entreprise sans en prendre le contrôle, c'est à dire sans lancer d'OPA sur la majorité du capital. La seizième résolution proposée et votée hier lors de l'AG de Vivendi sur l'ajustement des droits de vote consiste très précisément à protéger le groupe et sa direction contre une hypothétique agression d'actionnaires minoritaires indésirables. La semaine précédente, c'est la direction de la Société générale qui a fait voter des dispositions similaires. Officiellement, il s'agit de défendre l'intérêt des actionnaires minoritaires, qui ne profiteraient d'aucune prime d'aucune sorte dans ce qui est appelé «une prise de contrôle rampante». Dans les faits, ces règles d'ajustement ou de limitation, consistent à diminuer, selon une formule mathématique savante, les droits de vote des actionnaires minoritaires en AG, en proportion des droits de vote des actionnaires présents. Exemple: avec 10 voir 20% du capital, un investisseur ne peut plus espérer être majoritaire en AG, puisque ces droits de vote seront rapportés non pas aux actionnaires présents mais à l'ensemble de l'actionnariat. D'une certaine façon, Jean-Marie Messier et Daniel Bouton, le PDG de la Société générale se sont fait voter un passeport pour l'éternité.
«Au lieu de se débrouille