New York, de notre correspondant.

Ils auront attendu l'ultime instant. Vendredi après-midi, après la fermeture des marchés financiers, au dernier jour de la date limite fixée par le juge Thomas Openfield Jackson, les représentants du gouvernement fédéral américain ont déposé leurs recommandations officielles concernant Microsoft et demandé le démantèlement de la compagnie de Bill Gates.

Dans un document de 27 pages, le département de la Justice et les 19 Etats qui ont intenté le procès antitrust contre la firme de Redmond, en 1998, ont réclamé la séparation en deux du géant de l'informatique. D'un côté, une première compagnie serait établie autour du système d'exploitation Windows, de l'autre, Microsoft regrouperait la plupart de ses logiciels de bureaux ou de traitements de texte, comme Word ou Excel. D'après le texte, les deux sociétés ne pourraient envisager de refusionner avant dix ans. Bill Gates et les dirigeants de Microsoft, par ailleurs, ne pourraient posséder des actions que dans l'une des deux entités.

Dans son rapport, le département de la Justice estime que ses propositions seront «bénéfiques pour le consommateur dans un marché ouvert à la compétition». Lors d'une première réaction depuis Redmond, dans l'Etat de Washington, Microsoft a déclaré que les demandes des autorités étaient «draconiennes». «C'est comme si on demandait à McDonald's de vendre uniquement des hamburgers, d'arrêter les frites et de révéler la recette de sa sauce barbecue», a assuré la compagnie