A 10% de la population active, le chômage est encore loin d'être
éradiqué. On entend déjà pourtant un peu partout parler de pénurie de main-d'oeuvre. Pour Patrick Lenain, économiste, à l'OCDE, c'est le signe avant-coureur que l'on commence à toucher au coeur du chômage structurel, celui dont la résorption dépend moins de la croissance que de mesures gouvernementales.
En décembre 1999, l'OCDE estimait à 10% le niveau du chômage structurel en France. Cela voudrait dire qu'on a atteint ce niveau" On ne peut être précis à une décimale près. Mais il est sûr qu'on s'en rapproche très vite. Au secrétariat de l'OCDE, nous pensons qu'on va bientôt avoir éliminé le chômage conjoncturel et qu'il faut donc continuer à s'attaquer au chômage structurel.
Qu'entend on par chômage structurel?
C'est le taux de chômage en dessous duquel des tensions inflationnistes peuvent apparaître. Lorsque les entreprises commencent à avoir des difficultés à recruter, pour attirer la main-d'oeuvre dont elles ont besoin, elles proposent des salaires plus élevés, les coûts salariaux augmentent, et cela se répercute sur les prix.
On observe déjà des goulots d'étranglement?
Dans les enquêtes Insee, les entreprises commencent à exprimer des difficultés de recrutement. C'est surtout vrai dans certains secteurs, comme le bâtiment, où la croissance est très forte. C'est vrai aussi dans l'automobile et l'hôtellerie. On constate aussi que les entreprises ont de plus en plus recours aux chasseurs de têtes.
Qu'est-ce qui pour