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L'Assemblée corse brise un monopole. La SNCM jetée dans le bain de la concurrence. La compagnie ne bénéficie plus de l'exclusivité des subventions. Corsica Ferries s'en réjouit.

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publié le 2 mai 2000 à 0h39

Marseille, de notre correspondant.

Sale temps à l'horizon pour la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM): tard vendredi soir, l'Assemblée de Corse a ouvert à la concurrence la répartition des subventions publiques pour les liaisons avec le continent. Depuis 1976, la SNCM bénéficiait d'une concession de service public qui la laissait en situation de quasi-monopole, notamment au départ de Marseille. A partir du 1er janvier 2002, la concurrence, que l'entreprise publique n'affrontait qu'au départ de Nice, est érigée en principe.

Réaction syndicale. En clair, la subvention que la collectivité territoriale de Corse reçoit de l'Etat au titre de la continuité territoriale et qu'elle répartit ensuite entre les opérateurs n'ira plus exclusivement à la SNCM et à sa partenaire la CMN (Compagnie méridionale de navigation), ce qui représentait 720 millions de francs en 1999, dont 555 pour la SNCM ­ soit un tiers de son chiffre d'affaires. Ce partage du gâteau, imposé par Bruxelles, réjouit la Corsica Ferries, l'entreprise privée basée à Bastia (400 salariés), jusque-là essentiellement cantonnée aux liaisons avec l'Italie. «C'est la fin d'un système où la Corse était l'apanage d'un système féodal, a déclaré samedi à l'AFP son PDG, Pascal Lota. Comme autrefois les rois de France donnaient un apanage à l'un ou l'autre, la SNCM bénéficiait depuis vingt-cinq ans de la subvention.» A la SNCM, les syndicats estiment que «c'est une décision très grave qui signifie la perte de 700 emplois» à