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Libération
Interview

La nouvelle économie en débat. «Le Net, comme le train et le télégraphe». Pour Albert Bressand, directeur de l'institut Prométhée, une révolution commence.

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publié le 3 mai 2000 à 0h38

Après Manuel Castells (sociologue), Eric Brousseau (économiste), Dan

Sperber (philosophe) Kevin Hassett, (professeur à l'American Enterprise Institute) et Bernard Maitre (directeur associé au fonds de capital-risque Galileo), voici le sixième volet de notre série (1) consacrée à la nouvelle économie avec Albert Bressand, directeur de l'institut de prospective Prométhée, l'un des rares chercheurs à avoir vu venir, dès 1985, les bouleversements de la société de l'information (2). Prométhée vient de publier un livre d'entretiens sur l'évolution du monde avec des experts, des décideurs politiques mais aussi des artistes contemporains (3).

Les soubresauts boursiers sur les marchés des nouvelles technologies ne sont-ils qu'un accident de parcours de la nouvelle économie?

Cette fébrilité des marchés est le symptôme de deux phénomènes profonds: la transformation de l'économie et l'apprentissage d'un nouvel ensemble de comportements qui permettent une relation au marché et à l'argent différente. Différente parce que la relation au temps a évolué. Derrière son ordinateur, en temps réel, on peut aujourd'hui accéder au plancher de la Bourse presque comme les professionnels. Les gens ­ les jeunes notamment ­ ont alors le sentiment trompeur qu'ils voient tout et maîtrisent tout. Les soubresauts du Nasdaq leur apprennent que ce n'est pas si simple, que la Bourse n'est pas un jeu vidéo. Mais il n'y a pas à s'alarmer: la volatilité devient une composante du paysage. Or, on survit très bien aux