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Libération

Le cyber est-il l'avenir de l'hyper? Pour l'instant, c'est une activité déficitaire.

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publié le 3 mai 2000 à 0h23

Séduire les ménagères cyber, toute la difficulté est là. Depuis

janvier, le citadin, surtout s'il habite la région parisienne, a l'embarras du choix. Après Houra, le cybermarché national de Cora, puis en février l'extension de C-mesCourses (groupe Casino) aux Hauts-de-Seine et au Val-de-Marne, suivie en avril de l'élargissement d'Ooshop (groupe Carrefour-Continent) à Paris et à l'Ouest parisien, on annonce pour bientôt l'arrivée d'Auchan.

La bagarre est rude: il s'agit de convaincre suffisamment de ménagères pour réussir à faire des cybermarchés une activité rentable. Pierre Bouriez, PDG de Houra.fr avoue qu'il perd de l'argent sur chaque commande. Tout se déroule pourtant comme prévu. Houra.fr recense, depuis son démarrage à la mi-janvier, 20 000 commandes: «une performance en ligne avec l'objectif affiché de 100 000 clients à la fin de l'année», dit Bouriez. Le salut viendra des très gros volumes. La logistique, grosse dévoreuse de marges bénéficiaires, est une mécanique très difficile à régler. Stocker les 50 000 produits, préparer les commandes ­ 30 minutes en moyenne par client ­, emballer, charger dans le camion, puis livrer en centre ville coûtent bien plus que les 47 francs réclamés pour la livraison. «Et je ne parle pas des livraisons à Belle-Ile ou à Val-Thorens!»

Les cyberclients ont compris l'intérêt du système: ils commandent un maximum de marchandises lourdes, comme du lait et de l'eau (la commande moyenne pèse 34 kg chez Houra). Problème: les marges sur ces produ