Menu
Libération

Madrid surveille de près le flirt de Telefonica. Le gouvernement espagnol s'inquiète du rapprochement avec le néerlandais KPN.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 mai 2000 à 0h39

Madrid, de notre correspondant.

Il ne s'agit encore que d'un projet, mais, en Espagne, la perspective d'une fusion de la première entreprise nationale avec une entité étrangère fait grand bruit. Ces derniers jours, Telefonica (les télécoms espagnols) ne fait pas mystère de sa volonté de négocier avec le néerlandais KPN. Ce serait la première fois, en Espagne, qu'un ancien monopole public fusionnerait avec un groupe étranger. Cela donnerait naissance au 9e groupe mondial du secteur, fortement implanté en Europe ­ de la Belgique à l'Ukraine ­ et dominant en Amérique latine. En outre, il mettrait le nouveau groupe en position de force pour acheter le britannique Orange, allié de KPN en Belgique, et convoité par France Telecom.

Affaire d'Etats. En fin de semaine dernière, la direction de Telefonica ne cachait pas qu'avec un pareil allié, le groupe se sentait assez «fort» pour concourir parmi les plus grands, et s'arroger une part du marché britannique de la téléphonie mobile UMTS, dont les licences ont été mises aux enchères. Pour les télécoms espagnols, ce serait une belle revanche: en avril, le groupe avait fait savoir qu'il se retirait de la course en Grande-Bretagne. Telefonica a beau avoir enregistré, en 1999, des bénéfices nets équivalents à 12 milliards de francs, il n'avait pas les reins financiers assez solides pour suivre les enchères.

Selon le quotidien Expansion, Telefonica devrait disposer de 60% de la nouvelle entité et son président, Juan Villalonga, en deviendrait