Rome, de notre correspondant.
Italienne abandonnée recherche au plus vite riche étranger pour mariage et fusion si affinités. Alors que la recomposition du paysage aérien mondial fait rage, la compagnie Alitalia, en plein désarroi après la décision surprise du hollandais KLM de rompre, vendredi, leur alliance scellée en 1997, redoute par-dessus tout de se retrouver désormais esseulée.
«Mauvais coup». Réuni en urgence mardi soir, le conseil d'administration d'Alitalia a ainsi mandaté l'administrateur délégué Domenico Cempella pour «trouver des accords stratégiques avec d'autres partenaires» et réaffirmé «sa conviction que, pour être compétitif sur le marché global, il est nécessaire de construire ou de s'insérer dans un système d'alliances». L'isolement impromptu d'Alitalia pourrait fort bien profiter à Air France, qui lorgne son concurrent italien depuis plusieurs années.
Officiellement, les responsables transalpins n'évoquent pas de pistes privilégiées. Mais Rome souhaiterait trouver rapidement un remplaçant à KLM et faire oublier le choc provoqué par le départ de l'avionneur hollandais. «La rupture est un mauvais coup pour notre pays. Cela mine la crédibilité d'Alitalia mais aussi celle de la nation tout entière», a déclaré le ministre des Travaux publics, Nerio Nesi. Tandis qu'au début du mois d'avril on évoquait encore l'hypothèse d'une fusion entre KLM et Alitalia dans le sillage de leur alliance stratégique formalisée l'été dernier, l'annonce du groupe d'Amsterdam a fait