En quelques mois, Michelin a beaucoup appris. Le groupe de
pneumatique, qui avait annoncé en septembre la suppression de 7 500 postes en Europe sur trois ans en même temps que des résultats financiers exceptionnels, découvre le dialogue social. Pour annoncer, hier, le détail de son plan en France, la direction a pris des gants. Plus d'annonce péremptoire, place à la négociation. 1 880 postes seront supprimés en France, mais tout devrait être fait pour éviter les licenciements secs et un plan social.
Le communiqué annonce que «Michelin ouvre une consultation avec les représentants du personnel» en amont de la mise en oeuvre de ses projets. Première grande nouveauté pour un groupe qui, jusque là, méprisait les syndicats. «L'onde de choc de septembre les a quand même échaudés, assure Odile Saugues, députée socialiste de Clermont-Ferrand et ancienne salariée du groupe. Ils ont sentis pour la première fois une résistance. Alors ils se tournent vers le dialogue.» La députée avait déposé un amendement à la loi sur les 35 heures, annulé par le Conseil constitutionnel. Baptisé «amendement Michelin», il aurait imposé aux groupes qui gagnent de l'argent l'ouverture de discussions sur la réduction du temps de travail (RTT) avant de penser plan social. Départs anticipés. Pour éviter les licenciements, Michelin compte sur un décret qui permet les «cessation d'activité anticipées», solution qui semble bien acceptée. Certains salariés de plus de 55 ans, ayant travaillé la nuit ou sur des p