Les PNC d'Air France n'ont pas perdu la main. Depuis trois ans
qu'ils n'avaient pas fait grève, hôtesses et stewards s'interrogeaient sur leur capacité à se mobiliser en cas de conflit. Pas d'inquiétude: le mouvement social sur l'application des 35 heures qui les oppose à la direction du groupe leur montre depuis 24 heures qu'ils savent encore clouer les avions au sol.
Agacement. Vendredi donc, ils étaient très nombreux à suivre le mot d'ordre de grève lancé par les syndicats pour les 5 et 6 mai. Entre 80 et 90% des salariés de la catégorie selon le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC). Air France a dû annuler une bonne partie de ses vols. 40% selon la direction, beaucoup plus selon les grévistes. Aujourd'hui, le panorama est identique. Avec au programme, pour les imprudents qui n'auraient pas appelé les numéros verts à la disposition de la clientèle (1), attente et agacement. Afin d'assurer une partie de son programme long et moyen courrier, la compagnie a utilisé les recettes traditionnelles: la composition d'équipages restreints et l'affrètement d'équipages auprès de transporteurs étrangers. Par ailleurs, pour les liaisons vers l'Est des Etats-Unis, la compagnie a pu profiter de son accord commercial avec Delta et remplir les avions de l'américain.
«Les PNC sont très allumés», explique Jean-Luc Baron, le secrétaire général du SNPNC. Comme s'ils renouaient avec la grève dans un climat jubilatoire, hôtesses et stewards profitent de cette négociation 35 he