C'est un e-mail tombé durant la journée de vendredi, en plein barouf
autour d'«I love you», le virus destructeur qui sème la panique sur les ordinateurs de la planète: «I love Macintosh!» s'y enthousiasme le propriétaire d'une machine Apple, épargné par la contamination. Normal: le Cupidon collant ne s'attaque qu'aux machines équipées du système d'exploitation Windows de Microsoft. Et sa propagation, fondée sur le pillage des carnets d'adresses électroniques des victimes, repose sur une faille de sécurité de la messagerie Outlook, elle aussi siglée Microsoft. Pour les fanas d'Apple et les utilisateurs de Linux, les deux principaux concurrents de Windows, la déferlante d'amour reste virtuelle. Quant aux utilisateurs de Windows équipés d'une autre messagerie qu'Outlook, ils ne pâtissent pas de l'épidémie.
La firme de Seattle serait-elle en cause? «On ne peut pas en vouloir à Microsoft parce qu'il domine le marché, explique Bernard Lang, chercheur en informatique à l'Inria (Institut national de la recherche en informatique et automatique). Mais, à trop reposer sur un seul standard, on accentue le risque. Au XIXe siècle, en Irlande, les pauvres mangeaient quasi uniquement des patates. Le jour où il y a eu une maladie de la pomme de terre, il y a eu une famine dramatique.»
«Diffusion maximum». La domination de Microsoft sur le parc informatique mondial attire les petits malins du clavier. Lorsqu'un coder (un créateur de virus, selon le jargon) veut diffuser sa bestiole, il s'appuie