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Libération

KPN et Telefonica feront finalement télécoms à part. L'Etat espagnol s'opposait à la fusion avec le néerlandais.

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publié le 6 mai 2000 à 0h33

Madrid, de notre correspondant.

L'exécutif espagnol ne voulait pas d'une fusion entre Telefonica et le néerlandais KPN. Il a gagné. Le mariage ne se fera pas. Hier, les deux groupes ont annoncé qu'ils abandonnaient les négociations. La nouvelle rassurera tous les concurrents qui voyaient d'un mauvais oeil un nouveau grand groupe mondial se former, capable de s'imposer dans les offres aux enchères des licences UMTS, la nouvelle génération de téléphones mobiles. «Telefonica et KPN ont décidé aujourd'hui, d'un commun accord, de mettre fin aux discussions sur le rapprochement de leurs activités respectives, les circonstances idéales pour obtenir le succès de l'opération n'étant pas réunies», explique un communiqué. Jeudi, le président de Telefonica, Juan Villalonga, avait réuni un conseil d'administration extraordinaire qui s'est prolongé vendredi. Rien n'a filtré de cette réunion, mais on se doute que l'ambiance devait être orageuse. Un des mem-bres clés du conseil, le BBVA, première banque du pays, détentrice de 8% de Telefonica et alliée stratégique du groupe depuis février, a été prévenu du projet de fusion en lisant la presse du mardi" Le gouvernement espagnol voyait d'un mauvais oeil la fusion d'un ancien monopole public avec un autre opérateur contrôlé (à hauteur de 43%) par un autre Etat. En cas de fusion, l'Etat néerlandais serait devenu de loin le principal actionnaire avec 17% du capital. Madrid aurait donc conditionné son feu vert à la privatisation de KPN. Ironie d