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Libération

Nike punit les facs contestataires. Critiquée par des étudiants, la firme retire ses subventions.

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publié le 6 mai 2000 à 0h33

New York, de notre correspondant.

L'histoire a commencé à retenir l'attention quand, le 24 avril, le PDG et fondateur de Nike, Philip Knight, s'est fendu d'un communiqué personnel distribué à la presse. «J'ai été choqué de découvrir, le 14 avril à 9 heures du matin, que l'université de l'Oregon avait rejoint le consortium pour les droits du travailleur (Worker Rights Consortium, WRC), écrivait-il. Par cette initiative, l'université prend position contre la nouvelle économie globale qui me permet de gagner ma vie. ["] Désormais, en ce qui me concerne, Nike ne fera plus de donation, d'aucune sorte, à l'université de l'Oregon. Les liens de confiance que nous entretenions ont été coupés.»

Arrêt brutal. Depuis, rien ne va plus entre le géant de l'équipement sportif et les universités américaines. En moins de trois semaines, Nike a ainsi décidé de couper les fonds et de mettre un terme à des partenariats financiers avec deux autres universités, celle du Michigan et Brown University (Rhode Island). Dans le cas de Michigan University, Nike a interrompu les négociations fin avril concernant le renouvellement d'un contrat de 8 millions de dollars (58,5 millions de francs), par lequel l'établissement s'engageait à ce que ses sportifs portent les équipements de la marque pendant six ans. A Brown, c'est l'équipe de hockey qui voit Nike l'abandonner. Quant à l'université de l'Oregon, qui fut celle de Phil Knight, elle est la plus pénalisée: elle avait bénéficié jusque- là de 365 millions de