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Libération

Immigrés bienvenus dans les vergers. Les arboriculteurs déplorent une pénurie de saisonniers. L'ANPE dément.

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par Matthieu FRACHON
publié le 8 mai 2000 à 0h33

Valence, correspondance.

Depuis deux semaines, les producteurs de fruits des départements de la Drôme et de l'Ardèche ­ le premier verger de France ­ se plaignent du manque de main-d'oeuvre, à l'approche de la pleine saison. «On a surtout des propositions de personnel féminin. Le travail est dur et nous sommes inquiets, explique Philippe Chirouze, arboriculteur local. Nous regrettons surtout le manque d'harmonie entre le monde agricole et l'ANPE.»

Manque d'harmonie est un euphémisme: l'ANPE accuse, de son côté, les producteurs d'inventer une difficulté qui n'existe pas. «Je m'occupe de la partie sud de Drome-Ardèche et je ne constate pas de problèmes particuliers, affirme Francine Belvèze, directrice de l'agence de Montélimar. Les exploitants commencent juste à recruter. J'ai des offres et des demandes et je ne vois pas de pénurie particulière.» «Des exploiteurs». Quelque 22 000 saisonniers agricoles sont recensés sur les deux départements, et l'ANPE reçoit 10 000 offres d'emplois. Elle dit les satisfaire à 90%. L'agence parle donc d'affolement prématuré. Pourtant, les syndicats agricoles maintiennent une forte pression et se disent très mobilisés sur ce dossier. Pierre, jeune saisonnier, a son avis sur la question: «L'économie repart et les saisonniers ne sont plus prêts à accepter n'importe quoi. Les exploitants méritent parfois de se faire appeler exploiteurs. Le travail au noir, les repas minables, l'eau distribuée selon le rendement" ça existe. Je ne dis pas que c'est g