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Libération

Les pays d'Asie tentés par le serpent. Ils ont esquissé les prémices d'un système monétaire.

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publié le 8 mai 2000 à 0h33

Tokyo, correspondance.

Tué par l'euro, le «serpent monétaire» va-t-il renaître sous une autre forme en Asie? Ce week-end à Chiang-Maï, en Thaïlande, en marge de la réunion annuelle des gouverneurs de la Banque asiatique de développement (BAD), treize pays ­ les dix de l'Asean (1) plus le Japon, la Chine et la Corée du Sud­ ont décidé de se doter d'un système de coopération monétaire. L'idée étant de mobiliser des ressources ­ plusieurs dizaines de milliards de dollars ­ pour intervenir sur les marchés des changes si d'aventure une des devises des treize était attaquée. Les pays réunis à Chiang-Maï cherchent à éviter que ne se reproduise la très violente crise monétaire qui a ébranlé l'Asie il y a trois ans. Entre 220 et 240 millions d'Asiatiques ont perdu leur emploi à la suite des dévaluations en cascade de 1997.

«Artisans de l'ombre». La proposition est poussée depuis longtemps par le ministre japonais des Finances, Kiichi Miyazawa, cité comme l'un des «artisans de l'ombre» des ajustements structurels en cours au sein des économies asiatiques. Depuis son retour au portefeuille des Finances, au sein du cabinet Obuchi, il ne cessait de prôner, à la moindre rencontre bilatérale ou multilatérale, le renforcement de l'intégration économique et monétaire parmi les membres de l'Asean.

Les treize pays sont tombés d'accord sur le principe d'un système monétaire asiatique, mais il reste à fixer les modalités. Les treize parlent de mettre en place un mécanisme de swaps, système qui perm