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Libération

Le bordeaux dégrise. Les producteurs revoient enfin à la baisse des prix décourageants.

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publié le 10 mai 2000 à 0h30

Le vent de folie qui a soufflé ces dernières années sur les prix des

vins de Bordeaux s'essouffle. Le ton a été donné en avril par le château Gruaud Larose: ce deuxième cru classé de Saint-Julien a proposé sa récolte 1999 en primeur pour 15% de moins que son millésime 1998. Un geste salué par les négociants bordelais, qui souhaitent un «retour à la raison» après des hausses vertigineuses. Certains préconisent même des baisses encore plus importantes pour «rééquilibrer» le marché. Car les ventes en primeur, qui concernent les récoltes en cours de vinification des plus grands châteaux, servent d'indicateurs de tendance à toute la profession.

«C'est vrai: il y a eu des excès, il faut revenir à la raison sinon les conséquences risquent d'être graves», affirme Eric Dulong, négociant et vice-président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB). Comme la plupart des négociants de la place, la maison Dulong se félicite de voir le tonneau de bordeaux rouge générique de 900 litres se négocier autour de 7 000 F, contre 8 000 F l'an dernier. Et pèse de tout son poids auprès des producteurs des vins intermédiaires pour «optimiser le rapport qualité/prix» afin de reconquérir des consommateurs échaudés par la valse des étiquettes.

Bouderie. Les chiffres le prouvent: les amateurs boudent les bordeaux, en France comme à l'étranger. La Gironde, qui produit près de 7 millions d'hectolitres par an, n'en a vendu que 6 millions en 1999. Cette même année, les exportations ont baissé d