«L'investissement éthique» n'est pas toujours le paradis que l'on
imagine, les valeurs qu'il défend n'étant pas toujours universelles. Démonstration par l'exemple.
La scène se passe mardi, dans la salle d'un grand restaurant parisien, lors de l'assemblée générale d'Imerys (ex-Imétal). Devant un parterre d'actionnaires, le président du directoire du groupe français, leader mondial dans la transformation des minéraux, commente les résultats 1999. Résultats en hausse, politique de croissance externe réussie" Les actionnaires sont rassurés sur l'avenir et la séance de questions-réponses peut s'engager. Mais lorsque que Jyrki Raina prend la parole, un malaise s'installe. Raina porte un costume de financier mais il est en fait représentant du syndicat américain Icem (Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses). Il est venu parler au nom de sa fédération, mais aussi au nom d'un fonds de pension américain, Walden Asset Management. Raina commence par s'excuser pour son accent américain, avant de poursuivre: «J'interviens au nom de Walden Asset Management, qui détient une partie de vos actions et qui fait de l'investissement éthique. Monsieur le président, pourquoi votre société s'est-elle engagée dans des pratiques antisyndicales aux Etats-Unis, alors qu'elle améliore ses relations avec les syndicats en Europe? Ne pensez-vous pas que de telles pratiques sont condamnables sur le plan moral et qu'elles peuven