Bruxelles, correspondance.
N'en déplaise à la France, la Commission de Bruxelles semble bien décidée à accélérer l'ouverture à la concurrence de la poste. Elle doit en effet adopter le 24 mai de nouvelles propositions, «tenant compte de l'importance et de la sensibilité» du secteur. Le très libéral Frederik Bolkestein, en charge du marché intérieur, doit encore convaincre ses collègues.
Son objectif est de franchir, à partir de 2003, «un pas substantiel vers la libéralisation» qui ne concerne aujourd'hui que 3% du volume du courrier. Comment? En limitant la part réservée au secteur public aux lettres de moins de 50 grammes et qui ne dépassent pas deux fois et demie le tarif de base (contre 350 g et cinq fois le prix standard actuellement, soit 15 francs). En libéralisant aussi entièrement la publicité. Le courrier transfrontalier entrant resterait quant à lui dans le domaine réservé, histoire d'encadrer le «repostage», une pratique assez convoitée par les entreprises, qui pourraient envoyer leurs grosses masses de courrier au départ des pays les moins chers. De là à dire que l'Europe veut mettre en péril le service universel de la poste, il n'y a qu'un pas, que s'empresse déjà de franchir Paris qui pourra sans doute compter sur plusieurs alliés, comme la Belgique, la Grèce, l'Italie, le Portugal et le Royaume-Uni.
Service universel. La directive de 1997 demande aux Etats membres de préserver un service universel, fourni par des prestataires publics ou privés, qui garantisse à t