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Libération

Les nababs du Net. Confrontée à une fuite des cerveaux sans précédent, l'Inde tente de retenir ses informaticiens par tous les moyens.

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publié le 12 mai 2000 à 0h26

New Delhi, de notre correspondante.

En quelques années, l'Inde est devenue le nouvel eldorado de l'informatique, un secteur qui enregistrait l'an dernier un taux de croissance de 52%. Malgré des infrastructures à la traîne et des réformes de fond jugées trop timides par les professionnels, elle a réussi à s'imposer comme le deuxième exportateur mondial de logiciels derrière les Etats-Unis. Avec l'explosion de cette «nouvelle économie», née il y a cinq ans à Bangalore, les ingénieurs des grandes sociétés d'informatique indiennes font désormais figure de nouveaux nababs, courtisés et débauchés à souhait pour leurs compétences. Leur aura dépasse largement le cadre du travail, car même sur le marché du «mariage arrangé», une tradition indienne, leur cote de popularité pulvérise désormais celle des avocats, docteurs et hauts fonctionnaires, considérés jusque-là comme le nec plus ultra. «J'ai fait le pari de gagner assez d'argent d'ici trois ou quatre ans pour faire un tour du monde, m'acheter une BMW et créer ma propre société», programme Srikanth Belwadi, ingénieur de 26 ans chez Gray Cell, bel exemplaire de ces nouveaux «golden boys» indiens.

Les candidates au mariage ne sont pas les seules à s'arracher les informaticiens. L'industrie de l'information et des technologies du monde entier les courtise, provoquant dans le pays une fuite des cerveaux sans précédent. 40 à 50% des diplômés des grandes universités indiennes choisissent d'entamer leur carrière à l'étranger! Les informati