Menu
Libération

Qui doit payer pour les risques du métier? Les entreprises veulent que les clients assument le coût de la sécurité.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 mai 2000 à 0h42

Au coeur du conflit des convoyeurs de fonds, il y a la revendication

des salariés de voir leur profession classée parmi les «métiers à risques». Or, à la question «qu'est-ce qu'un métier à risques?», il n'y a, administrativement, aucune réponse. Dès mercredi, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité a fait part de sa perplexité devant ce concept. Le code du travail n'en comporte nulle mention, celui de la Sécurité sociale non plus. Il existe bien une notion d'«exposition habituelle au risque»; elle ne concerne pas les transporteurs de fonds qui peuvent croiser des malfrats au coin de la rue, mais «les travailleurs exposés de façon habituelle à l'action d'agents nocifs, comme l'amiante».

Conclusion: lorsqu'un convoyeur est victime d'une attaque, l'agression est assimilée à un accident du travail. Les caisses d'assurance maladie prennent en charge la couverture des frais médicaux et les rentes, en cas d'invalidité permanente, de décès, voire les frais funéraires. C'est tout.

Alors les transporteurs de fonds cherchent désespérément à trouver une reconnaissance de la spécificité de leur métier. Il se pensent proches des policiers. D'ailleurs, on ne se prive pas de les entretenir dans l'ambiguïté. «Lorsqu'il s'agit de sécurité, le ministère de l'Intérieur nous dit "vous faites partie de la famille, mais lorsqu'il s'agit d'avoir un statut protecteur, on n'entend plus rien», explique Jacques Charles (CFDT). D'où le bras de fer entre syndicats, qui exigent une «prime de risques», e